Et ce fut la guerre
25,00€ TVA incluse
Quatre témoignages inédits de l’année 1940, propos recueillis par Gérald Honigsblum
Description
J’ai été séduit par le lyrisme de ce quatuor d’auteurs inconnus qui nous livrent une symphonie nationale en quatre mouvements : accusation et jugement, pathos et tragicomédie, spiritualité et rédemption, poésie et fatalisme. Comme Pierre Dominique Luchini, j’enrage à constater les régimes en déroute dans les pays où j’ai vécu. Comme Gilles Baratier, j’ironise sur l’ascension et la chute de nos sociétés. Comme Wilfred Monod, je rêve d’un monde où il y aurait plus de fraternité. Comme Michel Forstetter, j’ai adopté la France, sa langue, son histoire, ses us et coutumes ; j’ai traduit et interprété ; je demeure Parisien dans l’âme et j’ai fait découvrir Paris à plus de deux mille personnes, jeunes et moins jeunes. Cet ouvrage est une francophilharmonie, un néologisme que je m’octroie et que j’adresse à mes lecteurs.
Gérald Honigsblum
Philippe –
Je viens de lire Et ce fut la guerre et mon intérêt n’a pas faibli un seul instant.
À l’évidence, ces quatre textes méritaient d’être publiés, et particulièrement celui de Forstetter que ton Annexe, tes observations et illustrations, permettent d’éclairer et de compléter sur plusieurs points essentiels.
Le premier texte m’évoque ce mot de Camus sortant de chez de Gaulle alors à l’Élysée : « les Français ont la nostalgie des rois », nostalgie que Forstetter, Parisien d’adoption, semble bien partager. Plus surprenant, il se déclare « réactionnaire », car cette idéologie tend plutôt à se nier en tant que telle et à prétendre être de tous les temps. Pour ma part, je ne partage pas son goût immodéré pour « les fastes de l’histoire », mais son écriture est parfois remarquable telle cette métaphore à propos des mensonges de l’Amie « qui adhèrent si intimement au tissu de votre coeur qu’ile ne sont plus opérables ».
Le savoureux pyjama de Reynaud en dit long sur la classe politique de l’époque et le texte poignant de Monod m’a rappelé les souvenirs de ma grand-mère qui a aussi vécu cet exode. Quant à savoir si les plantes elles aussi « meurent à douleur », c’est toutefois l’avis de Léopardi dont telle page décrit les deux règnes d’un jardin en souffrance.
Tu me dis que cet ensemble a fait polémique et ça ne me surprend pas étant donné la nature du sujet.
Mais un mot encore sur l’Amie nocturne qui est en effet bien intrigante. J’y vois plutôt, malgré « le petit tailleur marron » qui marcotte et la métaphore que j’ai citée, un personnage imaginaire, quoique conçu à partir de femmes réelles, et qui sert de cicérone à Forstetter pour nous faire découvrir son Paris. Et le sourire « en croissant de lune » serait alors celui de la ville nocturne.
Merci encore pour cette balade parisienne introuvable jusque là. Elle m’a d’autant plus intéressé qu’il se trouve que je viens d’écrire un article sur le Paris de Giraudoux dans les années 30 .
Amitiés.
Philippe.