« Le Parloir aux oiseaux »de Roland Halbert
De page en page, Roland Halbert – poète d’âme franciscaine – suspend ses brefs poèmes à l’imitation de la cordelière à trois noeuds qui resserre la robe de bure des frères de saint François. Du pauvre d’Assise il retransmet la voix, une « voix pleine, dit-il, de pollens fervents » mêlée aux chants d’oiseaux de tous les pays : le message de saint François, message d’amour universel. Les cordelières de Roland se détachent en segments comme pour mettre en relief les mots dits, ils viennent du coeur, des ferveurs. Que de sources ont jailli de la rencontre du poète et des musiciens compositeurs avec le Poverello ! Roland d’évoquer Francis Jammes, Joseph Delteil, Olivier Messiaen, que sa mère, la poétesse Cécile se disait belle d’être aimée, s’est réjouie de mettre au monde cet enfant: L’Âme en bourgeon (poèmes de 1908). Le Parloir aux oiseaux prolonge l’admirable Roman du lièvre de Francis Jammes qu’au cours de trois nuits d’éveil, l’abbé Comber, Cantalausa, a transvasé d’une langue poétique en une autre, l’occitan, fleur d’or. Roland a pris place dans une grande chaîne d’alliance. Notes et images de son chant s’ajoutent à la louange ininterrompue de l’existence, telle que la concevait saint François. Le poète va jusqu’à inventer un proverbe riche de sens: À la Saint-François (le 4 octobre) l’oiseau reprend voix. Syllabes bénéfiques, « nichoir de joie ».
Le Parloir aux oiseaux paru aux Editions Multilingues FRAction
Hervé ROUGIER pour le Tarn Libre, 21/06/2013